Orphée et Eurydice

« Eurydice, Eurydice ! De ce doux nom
Tout retentit, ces bois, ces rochers, ce vallon. »
Gluck, extrait d’Orphée et Eurydice

«Plongé dans une tristesse infinie, Orphée pleure son amour Eurydice mordu par un serpent. Les dieux touchés par sa douleur lui permettent d’aller la chercher au fond des enfers à la condition qu’il ne la regarde jamais jusqu’à leur sortie de ce monde noir et démoniaque. Mais troublé et inquiet, il se retourner et perd Eurydice pour toujours. Mais l’Amour, incarné dans le chant, vient ranimer Eurydice permettant ainsi de terminer l’opéra dans la joie. Orphée doit traverser des espaces contradictoires : une allée de cyprès, les enfers sombres et inhospitaliers, les Champs-Élysées, un labyrinthe tortueux et enfin un temple dédié à l’amour. Il ne s’agira pas ici de les représenter strictement mais de les suggérer, de les faire ressentir sensiblement, qu’ils soient inquiétants ou apaisants. La figure centrale de cet opéra est l’amour qui unit Orphée et Eurydice, un amour passionné, allant envers et contre tout, contre la mort, contre le destin, contre la résignation. Aussi, l’Amour représenté par Gluck comme un personnage ne sera pas ici totalement visible mais entendu, comme une voix du fond des âges, comme une voix venue des astres traçant sa ligne des hauteurs vers le cœur d’Orphée et Eurydice.»
Thomas Bouvet