Les Ailes du désir

« Lorsque l’enfant était enfant
il a lancé un bâton contre un arbre, comme une lance,
Et elle y vibre toujours. »
extrait de Lorsque l’enfant était enfant de Peter Handke

Les Ailes du désir est le premier opéra d’Othman Louati, compositeur-associé de Miroirs Étendus depuis la fondation de la compagnie. Conçu à l’invitation de la co[opéra]tive avec Johanny Bert, il est écrit d’après le film de Wim Wenders, véritable chef d’œuvre récompensé du Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1987. Le film entraine dans une pérégrination poétique dans Berlin à travers le regard et l’écoute de deux anges qui surveillent les humains, et recueillent leurs monologues intérieurs et tout ce qui chez eux traduit une recherche de sens et de beauté. L’auteur explique : « C’est pour pouvoir montrer les humains que j’ai inventé les anges. Des anges désincarnés pour mieux montrer à l’humain le privilège d’être en vie face à l’ennui de l’éternité ». L’un des deux anges, Damiel, rencontre Marion, une trapéziste dont il tombe amoureux. Marion tente de virevolter mais semble toujours alourdie dans son vol par la mélancolie, par cette conscience qui tourne à vide. Damiel va faire le choix de renoncer à l’éternité pour devenir mortel à ses côtés. Avec la librettiste Gwendoline Soublin, Othman Louati s’empare de cette ode à l’amour et à l’humanité pour faire dialoguer la voix divine et la parole des hommes, le ciel et la terre, dans un cosmos sonore et musical confié au metteur en scène Grégory Voillemet, et interprété par une distribution exceptionnelle emmenée par Marie-Laure Garnier et Romain Dayez et, en fosse, l’Ensemble Miroirs Étendus sous la direction de Fiona Monbet.