Yves-Noël Genod vise l’acte poétique absolu. Il se présente comme un « distributeur » de spectacle, de poésie et de lumière. Interprète formé par Claude Régy, Antoine Vitez et François Tanguy puis accueilli par la danse, il a conçu plus de quarante spectacles et un grand nombre de performances depuis la création de son premier En attendant Genod en juin 2003 à Nantes. Tous sont répertoriés sur son blog, au jour le jour. « Nul ne meurt si pauvre qu’il ne laisse quelque chose », défend t-il avec les mots de Pascal. Il faut donc fouiller pour en retrou- ver les traces. Le théâtre est ainsi fait : il passe. C’est ce qui fait sa beauté « de papillon » et sa douleur aussi. Le théâtre disparaît. Mais l’optimisme de son travail vient de là : les formes peuvent disparaître et, malgré tout, la vie, son scandale, sa nature sauvage, irréductible, rebelle traverse et parvient, en passant, à toucher et à sourire.
Les lieux, les théâtres, sont des instruments qu’il choisit avec soin et par lesquels il dit « in- voquer » ses spectacles : Ménagerie de Verre, Théâtre des Bouffes du Nord, Théâtre de Gennevilliers, Condition des soies (Avignon), Théâtre de la Bastille, Théâtre de la Colline, Friche de la Belle de mai (Marseille), ancienne salle de réparation des tramways (Berlin), etc. Yves-Noël Genod dit ne rien inventer, simplement faire passer le furet devant les regards : « passé par ici, il repassera par là » – révéler. Pour lui, ses spectacles doivent être inventés par le public. Qu’est-ce que le talent ? Est-ce que ce n’est pas sourire, entrer en scène et sourire, disait Barbara qui avouait aussi « ne pas tricher ».
Le travail d’Yves-Noël Genod se caractérise par une adoration des acteurs, princes mal payés, mais princes néanmoins. Il a travaillé avec des dizaines d’interprètes parmi lesquels : Lorenzo de Angelis, Jeanne Balibar, Audrey Bonnet, Cecilia Bengolea, Jonathan Capde- vielle, Bertrand Dazin, Valérie Dréville, Papy Ebotani, Mario Forte, Julien Gallée-Ferré, Thomas Gonzalez, Julie Guibert, Bénédicte Le Lamer, Eric Martin, Nicolas Maury, Samuel Mercer, Jeanne Monteilhet Kate Moran, Jean-Paul Muel, Felix M. Ott, Kataline Patkaï, Ana Pi, Lucien Reynes, Marlène Saldana, Wagner Schwartz, Thomas Scimeca, Stephen Thompson, Dominique Uber, Charles Zevaco... ou les plasticiens Marc Domage, Philippe Gladieux, Sima Khatami, Patrick Laffont, Sylvie Mélis, François Olislaeger, Benoît Pelé, César Vayssié, etc.
Son blog : http://ledispariteur.blogspot.fr/
1er Avril, Théâtre des Bouffes du Nord, 2014
Par délicatesse j’ai perdu ma vie, Théâtre du Point du jour, 2016