Figure majeure de la scène artistique numérique et de l’avant-garde cinématographique française depuis la fin des années 90, Jacques Perconte, né en 1974, se définit comme un artiste visuel. Son travail concentré sur le paysage, déclinant film linéaire pour le cinéma et film génératif pour l’exposition, performance audiovisuelle, photographie et installation, consiste à ressaisir la nature, notamment dans le rapport culturel et technique que nous construisons avec elle.
« Découvrir le travail de Jacques Perconte, c’est partir en voyage dans un pays aux paysages magiques où le temps se dilate. Les couleurs jaillissent de toutes parts. L’image devient une matière picturale pour transformer l’écran de cinéma en véritable peinture. » Le surprenant universalisme formel, qui semble renvoyer à ce qu’était la pein- ture quand elle s’est saisie de la nature comme sujet, nait de la relation entre le rythme délicat et l’apparente douceur des sujets et l’extrême technicité des images qui manifestent dans toutes leurs dimensions leur nature numérique. En maîtrisant parfaitement le détournement des procédés high- tech de l’industrie audiovisuelle, Jacques Perconte réussit à faire de ses paysages des fééries de cou- leur dont le succès critique et populaire va en grandissant.
Les œuvres de Jacques Perconte naviguent entre les salles de cinéma et les salles d’expositions. Outre ses expositions annuelles à la Galerie Charlot à Paris, on peut citer deux grandes expositions personnelles en 2014, au Prieuré Saint-Pierre à Pont-Saint-Esprit et au Collège des Bernardins de Paris, qui ont permis à un large public de découvrir son travail d’installation vidéo. En 2013, le festival côté Court lui consacre son panorama et retrace une lecture de sa filmographie au travers de 26 pièces. Le très sélect et secret club de David Lynch, le Silencio à Paris lui consacre un pro- gramme d’une dizaine de films en avril 2014. Après lui avoir offert deux cartes blanches en 2011, la Cinémathèque française consacre à son travail le cycle des avant-gardes de décembre 2014 à février 2015 sous le titre : « Soleils. En 2015 c’est la Mostra Invideo à Milan, qui pour sa 25ème édition programme un Focus sur son œuvre.
Jacques Perconte collabore étroitement avec Jean-Benoît Dunckel. Par le passé, Léos Carax, Jeff Mills, Hélène Breschand, Eric-Maria Couturier, Julie Rousse, Michel Herreria, Didier Arnaudet, Marc Em, Hugo Verlinde, Jean-Jacques Birgé, Vincent Segal, Antonin-Tri Huang, ou encore Eddie Ladoire ont une place importante dans son aventure.
« Comme rien de la machine ne lui est étranger, il la provoque, la pousse à ses limites, pense à partir de ses insuffi- sances et crée en fonction de ses erreurs. [...] l’ancrage esthétique de Jacques Perconte revendique les puissances de l’impression, aux sens à la fois phénoménologique et pictural. » Nicole Brenez, historienne du cinéma et char- gée de la conservation du cinéma d’avant-garde à la cinémathèque française.
Son site Internet : www.jacquesperconte.com/
L (Lachaise), un film de Jacques Perconte sur des images de Léos Carax et une musique originale de Jean-Benoît Dunckel (Groupe Air, Darkel), 2014